L’histoire naturelle de la maladie d’Alzheimer entraîne une perte progressive, mais inéluctable de l’autonomie. Les traitements donnés pour cette maladie et la stimulation au quotidien vont ralentir cette perte d’autonomie, mais ne l’empêcheront pas.
Cela commence par les activités dites élaborées (tout ce qui est création artistique, écriture scientifique ou littéraire), cela touche assez vite, les activités sociales qui sont abandonnées, puis instrumentales (téléphone, transport, argent, médicaments…) et enfin les activités de base qui permettent à chacun de faire face aux activités permettant d’assurer seul son entretien.
Il faut savoir aménager le logement pour faire face à la perte d’autonomie, palier aux manques et prévenir des accidents et les chutes et stabiliser le sujet en renforçant ses repères.
Aménager ne veut pas dire « encadrer » mais améliorer, favoriser les initiatives personnelles du patient pour maintenir le plus longtemps possible son indépendance.
En règle générale, un logement bien rangé sans bibelots superflus ni désordre, aide un patient qui perd tout.
Quels conseils appliqués pour aménager le domicile, prévenir les chutes et conserver l’autonomie le plus longtemps possible
Tout d’abord pour l’accès à son appartement, il est préférable qu’il soit de plain-pied ou accessible par ascenseur. Il faut bien sûr une rampe dans l’escalier, quand il y en a un.
La porte d’entrée peut être sécurisée par une clef qui peut se bipper, ou un système de code à double niveau à 5 chiffres pour les personnes qui viennent aider et à 7 pour la famille ou en cas d’absence. Ceci afin d’éviter sorties intempestives ou fugues –
On peut sécuriser les fenêtres susceptibles d’être enjambées par différents systèmes.
Alors comment aménager la maison ? On peut aider les familles avec l’application de quelques principes simples :
– Concevoir l’espace sans interdit
– Dans un climat de stabilité et de régularité. L’environnement sera vécu comme plus sûr s’il est simple au moins pour la chambre, la salle de bain.
La maison doit être sécurisée, les petits tapis superposés et les meubles potentiellement dangereux doivent être évités. Les tapis ont été collés au sol par exemple ici.
L’éclairage doit être adapté et suffisant. La nuit, des systèmes de lampes détectant une présence permettent d’éviter les chutes quand on se lève : lampe à mettre à la ceinture, chemin lumineux.
Il faut un aménagement adapté de la salle de bain, notamment au niveau des barres d’appuis, un siège adapté dans la douche à l’italienne, une planche pour s’asseoir dans la baignoire.
Dans les toilettes, il est conseillé d’avoir des barres d’appuis, une cuvette colorée pour en faciliter le repérage, et éventuellement un rehausseur.
C’est dans la chambre qu’il y a le plus de chutes.
Il – faut – un lit à la bonne hauteur, ni trop bas, ni trop haut. L’idéal est un lit adaptable ou lit électrique. Si c’est trop cher, on peut visser des pieds sur le sommier.
Il faut remplacer dans la cuisine le gaz par l’électricité, l’induction ou la vitrocéramique.
Pour conclure, il faut composer avec des aménagements qui doivent rester ponctuels, – ne pas changer tout l’environnement de la personne afin qu’elle puisse conserver ainsi les automatismes acquis.
N’hésitez pas à contacter les CLICS pour plus de conseils.
Peu de différences sur l’axe jaune/bleu
Le cristallin devient + épais et plus jaune : ce qui altère la vision de la profondeur et un changement dans la vision des couleurs (vieillissement normal).
Les sujets âgés et encore plus les malades d’Alzheimer sont plus susceptibles de discriminer les couleurs hautement saturées dans le spectre des couleurs »chaudes » et les couleurs qui ont un haut degré d’éclat. (ex : jaune).Certains disent que les pastels sont moins faciles à voir, d’autres études ont montré leur rôle apaisant.
Certaines règles de choix des couleurs sont ainsi dictées par les résultats de ces études. Des couleurs très différenciées selon les pièces peuvent donner un indice aux sujets Alzheimer.
Cf : Cooper et al. Current research on the use of colors. 1993. The J. Of healthcare design; 6 : 61-67.
– Supprimer le gaz
– Prévenir les inondations : en installant un arrêt automatique de l’écoulement des robinets, assurez vous que les baignoires et les lavabos sont munis d’un trop-plein.
– Contrôler le système de sécurité du chauffage (les systèmes automatiques sont préférables).
– Contrôler l’installation électrique si elle est ancienne. L ‘état des ampoules, le malade plongé dans le noir pourrait s’affoler.
– Les lumières doivent être étudiées pour qu’il n’y ait pas de zone d’ombre : la nuit il faut laisser des veilleuses entre les toilettes et la chambre. Le sol doit être de couleur clair : attention au noir qui sera considéré par le patient comme un obstacle.
– Les fenêtres et la porte doivent être sécurisées.
Des visites et des appels réguliers sont à prévoir par les aidants qui assurent la coordination et la supervision de l’organisation de l’aide quotidienne.
Il faut installer un système de communication avec le patient, par un tableau effaçable, si possible mis à jour quotidiennement avec la date et le programme de la journée, cela est très désangoissant. Une horloge digitale, affichant l’heure et la date peut aussi aider à la réorientation dans le temps aussi longtemps que la lecture est possible. Un cahier de coordination permet à chaque intervenant de savoir ce que les autres ont faits.
Avant que le langage oral et écrit ne soit perdu, on peut mettre des pictogrammes sur chaque porte, à concevoir dans des couleurs chaudes et saturées,
La chambre : la nuit peut être déroutante pour le patient, il convient de l’aménager. L’éclairage de chevet doit être facilement accessible. Le chemin pour aller aux toilettes doit être éclairé par des veilleuses. Attention aux descentes de lit qui bougent. Laisser les cannes ou le déambulateur à portée de main.
Pendant la journée, la chambre est un lieu d’habillage. Cet acte est important. Il ne faut pas hésiter à mettre des logos ou des écriteaux pour expliquer où sont les différents habits. Installez une grande glace qui permet les corrections de l’habillage, tant que le sujet se reconnaît dans la glace.
Les couloirs : lieux de passages : ils doivent être dégagés et éclairés, on peut rajouter des barres d’appuis à 80 cm du sol, qui servent de guide.
La cuisine constitue une zone de danger. Si le patient pense qu’il est encore capable de faire la cuisine ou de faire réchauffer. Il est conseillé d’éviter les cuisinières à gaz, ou d’installer des sécurités au niveau des brûleurs. L’idéal si je le patient peut apprendre à s’en servir sont les plaques à induction. (la batterie de cuisine doit souvent alors être changée).
Là aussi il faut se servir de pictogrammes, pour montrer ce que chaque placard contient. Il faut délimiter les rangements, le sucré, le salé, les conserves etc..
Il faut faire attention où sont rangés les produits toxiques et ne jamais mettre de la Javel dans une bouteille de boisson.
La sécurité : le problème du verrouillage de la porte extérieure doit être accepté et organisé lorsque le patient « fugue ». Les fugues ne sont pas des fugues, mais des errances : le sujet part à la recherche de quelque chose ou de quelqu’un qu’il ne trouve pas ou ne reconnaît pas. C’est une expérience très traumatisante pour le patient et bien sûr pour sa famille.
Le relais : pour que l’aidant puisse partir se reposer des structures peuvent prendre en charge le patient de façon temporaire. La liste des hébergements temporaires accueillant des patients déments peut être obtenue par les assistantes sociales.
La nutrition doit être étroitement surveillée. Les troubles du comportement alimentaire surviennent très tôt. Le poids doit être suivi mensuellement. La réhydratation doit être une préoccupation constante. Le patient doit manger suffisamment de protéines et avoir une alimentation équilibrée. Le mieux est que le patient ne soit pas seul au moment des repas.
Voir + ville de Paris
L’APA est une aide pour le maintien à domicile des personnes ayant perdu leur autonomie, le BAS des villes peuvent donner les démarches pour l’obtenir. Son montant sera fixé en fonction des revenus du patient et de l’aide à apporter pour faire face à la perte d’autonomie, selon une grille AGGIR.
Cette grille peut être chargée gratuitement sur le site : www.sante.gouv.fr/htm/publication/aggir/guideaggir.htm